Diges

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Diges
Diges
Église et prieuré attenant.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Yonne
Arrondissement Auxerre
Intercommunalité Communauté de communes de Puisaye-Forterre
Maire
Mandat
Jean-Luc Vandaele
2020-2026
Code postal 89240
Code commune 89139
Démographie
Population
municipale
1 069 hab. (2021 en diminution de 6,88 % par rapport à 2015)
Densité 30 hab./km2
Géographie
Coordonnées 47° 43′ 49″ nord, 3° 23′ 55″ est
Altitude Min. 151 m
Max. 326 m
Superficie 35,84 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Auxerre
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Cœur de Puisaye
Législatives Première circonscription
Localisation
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Diges
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Diges
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Diges
Liens
Site web diges.free.fr

Diges est une commune française située en Puisaye, dans le département de l'Yonne en Bourgogne (région Bourgogne-Franche-Comté). Elle est peuplée de 1 100 habitants répartis sur 3 600 hectares.

Ses habitants sont appelés les Digeois.

Géographie[modifier | modifier le code]

Situation[modifier | modifier le code]

Petit village typique de Puisaye, Diges est situé à 3 km au sud de Pourrain et de la D 965 reliant Auxerre (19 km au nord-est) à Toucy (10 km à l'ouest)[1]. C'est une des communes les plus étendues de la région avec ses 78 hameaux et lieux-dits[2].

Transports[modifier | modifier le code]

La D965 reliant Bonny-sur-Loire (50 km au sud-ouest) à Auxerre passe à Parly à 4 km du bourg, au nord de la commune[1].

La sortie no 20 - « Auxerre-Sud » - de l'autoroute A6 est à 25 km.

L'aérodrome d'Auxerre-Branches est à 20 km au nord-ouest (en passant par Pourrain, Lindry et Charbuy)[1].

Géologie[modifier | modifier le code]

Le sous-sol de la commune est marqué de plusieurs failles généralement orientées nord-sud, sauf celle que suit le cours du ru de Varennes et qui est orientée nord-est/sud-ouest[3].

Les couches géologiques suivent un pendage sud-est/nord-ouest (elles sont inclinées vers le centre du Bassin Parisien)[3].

Au nord-ouest, la butte des Bois Laurents et celle au sud des Marseaux (au nord-ouest de Diges) sont séparées par une faille. Elles sont surmontées d'argiles à silex (e3, silex roulés, sables, argiles, etc, de 0 à 20 m d'épaisseur, en rose sur la carte). La butte des Bois Laurents est entourée de craie à ammonites du Cénomanien (C2b, une craie impure dure et cassante, de 35 à 50 m d'épaisseur), elle-même entourée d'une mince bande de « gaize » également du Cénomanien (C2a, gaize crayeuse et marnes crayeuses, de 6 à 12 m d'épaisseur) puis d'une autre bande faite de marnes de Brienne et Gault du Cénomanien-Albien (C1-2, marnes et argiles bleues, 5 à 15 m d'épaisseur).
Entourant les deux buttes se trouvent deux couches de l'Albien[Note 1] : des sables de la Puisaye (C1b, sables grossiers à fins, et des grès, 30 à 50 m d'épaisseur, en vert moyen-clair sur la carte), puis des sables verts et argiles noires (C1a, alternances de sables glauconieux et d'argiles, 40 à 60 m d'épaisseur, en vert foncé sur la carte)[3],[4].

On note ensuite une nette séparation entre l'ouest et l'est de la commune, matérialisée par une bande d'argiles à plicatures de l'Aptien (n5, argile compacte, de 5 à 25 m d'épaisseur, en orange sur la carte). Ces argiles à plicatures forment une bande orientée nord/sud qui passe par le centre du bourg, et au nord comme au sud de la commune elles sont recouvertes de deux zones de limons (LP, silt argileux fin et compact, de 0 à 8 m d'épaisseur.

À l'est de ces argiles compactes se trouvent des sables et argiles panachés du Barrémien supérieur (n4b, sables grossiers à fin, argiles et grès, 5 à 25 m d'épaisseur, brun clair sur la carte) ; puis des calcaires à lumachelles, marnes ostréennes et roches marno-calcaires du Barrémien inférieur (n4a, 20 à 35 m d'épaisseur, brun foncé sur la carte).
La vallée Baudon, la vallée Nadin et le ravin des Champs Pommin ont été creusés par des cours d'eau devenus de petits rus saisonniers mais qui ont en leur temps mis à nu le long de leurs parcours des couches de calcaires à spatangues (oursins) du Hauterivien (n3, calcaires gréseux, 5 à 12 m d'épaisseur) puis des calcaires du Barrois (J9, calcaire lithographique, 40 à 10 m d'épaisseur)[3],[4].

Hydrographie[modifier | modifier le code]

La commune est riche en petits cours d'eau. Le ru de Beaulche, affluent de l'Yonne, y prend source ; sur la commune, où il remonte du sud vers le nord, il porte le nom de ru de Varennes. Le ru du Moulin Lallier prend naissance à la fontaine Bécard (au lavoir en bord de route entre les hameaux de Monchenot et des Cognats) et coule d'ouest en est, rejoignant le ru de Varennes au nord du Moulin Cottin[2].

La rivière Ouanne draine le sud-est de la commune[5], avec une source de son bassin versant sur la commune de Diges frôlant le seuil de non-potabilité (50 mgL) à cause d'un taux de nitrates important[6]. Dans l’est de la commune, des rus saisonniers sont présents sur le substrat calcaire[5].

Il n'y a pas de captage d'eau potable sur la commune ; le captage le plus proche est à Leugny[7],[8], exploité par la SIAEP (Syndicat Intercommunal d'adduction d'Eau Potable) de Forterre et qui dessert sur le secteur de Toucy les communes de Fontenoy, Lalande, Levis, Leugny, Ouanne, Moulins-sur-Ouanne, Diges[9] (pour la partie sud de la commune[10]), Fontaines et une partie de Toucy[9]. En 2016 le nord de la commune de Diges est alimenté en eau potable par le captage de Dracy[10] au hameau des Fouets, un forage ascendant[11] dans la nappe captive des sables de l'Albien[5].

Géologie[modifier | modifier le code]

Sur la commune se trouvent principalement des sables et des argiles, répartis de façon très variable ; et dans la partie ouest des calcaires sous-jacents à un mélange de limons et d'argiles[12].

Hameaux et lieux-dits de Diges[modifier | modifier le code]

  • les Ânins
  • Arc Neuf
  • les Barrats
  • les Beaux Fumés
  • Beau Sablon
  • le Bois Ci-Vert
  • Bois Paumé
  • le Bois de Varennes
  • les Bois Vins
  • les Bougets
  • le Brûlis
  • les Bruyères de Volvent
  • le Buisson Bardeau
  • les Câlins
  • la Chenée
  • les Champs Moreau
  • Champ Clos
  • les Champs Oints
  • les Champs Charier
  • les Champs de la Loge
  • les Champs de Melly
  • Chasseigne
  • le Château
  • le Chaume Content
  • les Cheneaux
  • la Chenevières de Mont-Chenot
  • les Cognats
  • le Colombier
  • la Cour Barrat
  • les Courris
  • les Courris d'en Bas
  • les Crayons
  • les Deschamps
  • l'Étang des Peux
  • la Ferme
  • la Fontaine au Vers
  • la Fontaine de Beau Sablon
  • la Fontaine du Saule
  • la Forêt
  • les Fritons d'en Bas
  • les Fritons d'en Haut
  • la Gare De Diges
  • la Gare De Sauilly
  • la Garenne
  • le Gâte-Blé
  • Gogot
  • les Gougnafiers
  • les Grands Boulats
  • les Grands Buissons
  • les Gros Niais
  • la Guérande
  • les Guis Charmes
  • la Halte de Leugny
  • les Jacquots
  • les Jolivets D'en Bas
  • les Jolivets D'en Haut
  • la Croix-Sonnée
  • les Marseaux
  • les Méhuts
  • le Mont Chenot
  • le Moulin
  • le Moulin Cottin
  • le Moulin Grillot
  • le Moulin Mouton
  • le Moulin Ragon
  • les Mourrons
  • les Pichots
  • la Pierre-Des-Plombs
  • la Pierre-Du-Ru
  • le Pressoir
  • les Proux
  • le Recassis
  • les Révillonnes
  • les Riots d'en Bas
  • les Riots d'en Haut
  • la Robloterie
  • la Sablonnière
  • Sauilly
  • les Simonets
  • la Soumèterie
  • Sous-Saint-Germain
  • les Treilles
  • la Tuilerie
  • Varennes
  • les Vaux Bourrés
  • les Vaux-Rofots
  • la Verrerie-Basse
  • la Verrerie-Haute
  • le Vivier
  • Volvent

Communes limitrophes[modifier | modifier le code]

Les communes en caractères gras sont limitrophes de celle de Diges.

Distances et positions relatives des communes voisines
Distances et positions relatives des communes voisines
DigesDiges
Ville de 1392 habitants (2016)Lindry (8km)
Ville de 1409 habitants (2016)Pourrain
(3km)
Ville de 1099 habitants (2016)Villefargeau (9,9km)
Ville de 2186 habitants (2016)Chevannes
(7,5km)
Ville de 680 habitants (2016)
Vallan
(10,6km)
Ville de 890 habitants (2016)
Escamps
(5,7km)
Ville de 210 habitants (2016)Coulangeron (7,7km)
Ville de 174 habitants (2016)Merry-Sec
(10,5km)
Ville de 346 habitants (2016)Leugny
(5,4km)
Ville de 632 habitants (2015)
Ouanne (7,5km)
Ville de 135 habitants (2016)Lalande
(8km)
Ville de 230 habitants (2016)Levis (10km)
Ville de 2690 habitants (2016)Toucy
(8km)
Ville de 390 habitants (2016)Beauvoir
(7,5km)
Ville de 808 habitants (2016)Parly (5,4km)
Ville de 448 habitants (2016)Égleny
(9,1km)

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[13]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Centre et contreforts nord du Massif Central, caractérisée par un air sec en été et un bon ensoleillement[14].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,9 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,7 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 776 mm, avec 12,1 jours de précipitations en janvier et 7,7 jours en juillet[13]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Molesmes_sapc », sur la commune de Les Hauts de Forterre à 13 km à vol d'oiseau[15], est de 11,1 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 850,3 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 40,6 °C, atteinte le ; la température minimale est de −20 °C, atteinte le [Note 2],[16],[17].

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[18]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[19].

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Diges est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 3],[20],[21],[22].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Auxerre, dont elle est une commune de la couronne[Note 4]. Cette aire, qui regroupe 104 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[23],[24].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (73,1 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (72,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (37,6 %), prairies (28,8 %), forêts (26 %), zones agricoles hétérogènes (6,7 %), zones urbanisées (0,9 %)[25]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Commerces, vie locale : La commune rassemble plusieurs types de commerces dont une quinzaine d'entreprises du bâtiment diverses, une scierie, un négociant en bois, un restaurant, un apiculteur, un fabricant de confitures, un kinésithérapeute et infirmière, un taxi[26]...[modifier | modifier le code]

Plusieurs associations animent la commune : club de tennis, VTT Diges-Puisaye, football-club Diges-Pourrain, etc. Une petite bibliothèque est ouverte un jour par semaine.

La foire à la châtaigne de Diges, de bonne renommée, se déroule en octobre depuis 1981[27].

Histoire[modifier | modifier le code]

Antiquité[modifier | modifier le code]

Haut Moyen Âge[modifier | modifier le code]

Au haut Moyen Âge Diges est une villa, c'est-à-dire un domaine foncier avec une population avec une taille intermédiaire entre un hameau et un village.

La bataille de Fontenoy-en-Puisaye eut lieu le 25 juin 841 à 15 km de Diges, à Fontenoy. Elle opposa les petits-fils de Charlemagne, Lothaire Ier (avec son neveu Pépin II d'Aquitaine) à Charles le Chauve et Louis le Germanique.

Charles le Chauve prit la couronne de France le 6 juin 848. Très croyant, il avait une dévotion particulière pour saint Germain. Il fit élever son fils Lothaire le Boiteux (v.848-†866) au monastère Saint-Germain d'Auxerre ; Lothaire en devint l'abbé vers 880 et il témoigna sa sollicitude envers l’abbaye en lui faisant don de nombreuses terres. C’est ainsi que des domaines à Nolay (situé près de Noyers), Sauilly (à l'ouest de Diges), puis Volvent (sud-est de Diges), Arque-Neuf (est-sud-est de Diges), et Bernay (actuellement nommé Sous-Saint-Germain, au nord-est de Diges) devinrent la propriété de l’abbaye Saint-Germain.

Durant son épiscopat (971-995), Héribert évêque d’Auxerre et demi-frère du roi et du duc de Bourgogne, fit don vers 990 à l’abbaye Saint-Germain de onze églises de son diocèse, dont « Saint-Martin de Diges »[28]. C’est la première fois que le nom du village apparaît dans un texte. Ainsi, les trois terres de Sauilly, Arque-Neuf et Bernet furent réunies en une seule paroisse et formèrent la seigneurie de Diges. Les vestiges de cette église ont disparu.

De tradition orale, un premier château aurait été construit à la fin du Xe siècle par l’évêque Héribert demi-frère d'Hugues Capet.

Terre rattachée à l’abbaye de Saint-Germain l'Auxerrois, il lui a été accordé des privilèges spéciaux : les fors (juridictions), constitués par Lettres de peuplement, par lesquels la terre recevait un statut différent du régime féodal classique et devait hommage directement à la monarchie.

Au début du XIIe siècle, Gervais, abbé de Saint-Germain, prit des mesures pour protéger les biens de l'abbaye contre le pillage. Il fit alors entourer de murailles le village de Diges et bâtit une forteresse à l’intérieur. Un peu plus tard, par un acte signé en 1161, Guillaume IV, comte d’Auxerre, « quitta (céda) aux moines le droit de gîte qu’il avait dans le bourg et la forteresse de Diges ». Le monastère se développa et son influence dépassa même les limites régionales.

Guillaume III comte d'Auxerre (1147-1161), en guerre contre Narjot II de Toucy, Gibaud de Saint-Vérain et Guillaume de Dampierre, doit mettre une garnison dans la forteresse de Diges et y prendre des vivres à crédit[29]. En 1161 Guillaume IV († 1168) et son père, comtes d'Auxerre associés, déclarent qu'Ardouin abbé de abbaye Saint-Germain a tous les droits de justice sur Diges (et sur Ecan), et qu'eux-mêmes n'ont pu y prendre des vivres à crédit sans le consentement de l'abbé.
Plus tard la même année, après le décès de Guillaume III, Guillaume IV renonce à son droit de gîte dans le bourg et la forteresse de Diges[30].

En 1174, Humbaud, abbé de Saint-Germain, mit la terre de Diges sous la protection de Pierre de Courtenay, petit-fils de Louis le Gros.

L'église de Diges (XIIIe – XVIe siècle) et le logis abbatial à droite.

En 1218, Robert Ier de Courtenay-Champignelles, agissant pour le compte de son frère Pierre II de Courtenay, déclare effectivement que ni lui ni son frère n'ont de droit sur la personne d'un certain Hervé Cellerier de Diges. Le village est toujours annexé au doyenné de l’abbaye de Saint-Germain[31].

La forteresse fut prise par les Anglais (Bertrand Boetard et Thomas Cybale) et pillée pendant la guerre de Cent Ans.

Temps modernes[modifier | modifier le code]

Sous François Ier, le château de Diges est restauré en 1576 par l’abbé François de Beaucaire.

Les terres sont louées et le locataire est requis d'entretenir les officiers et soldats de la garnison ainsi que le bailli dont on voit la demeure derrière le porche face à l'église. Ce dernier administre les biens et rend la justice. On voit toujours la tour de justice, à laquelle il manque le toit.

En 1592, la place forte de Diges tombe aux mains du seigneur de Tannerre.

Époque contemporaine[modifier | modifier le code]

Le 30 juin 1792 a lieu la vente des biens ecclésiastiques dépendant de l’abbaye Saint-Germain à Diges, dont le château fort. L’acquéreur le transforme en ferme, puis le château reste inoccupé pendant plusieurs décennies.

Le château de Diges a été inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1931, mais il a subi les outrages du temps. Ce statut, protégeant ses abords, a toutefois préservé le cachet du village.

Lors de la Seconde Guerre mondiale, une mine détruit une tour qui n'a jamais été reconstruite depuis. Le monument aux morts a été construit sur son emplacement.

Depuis son rachat en 1963, plusieurs restaurations ont été menées et il reste le témoin majestueux de l’histoire de Diges.

Des souterrains ont relié pendant des siècles Diges à l'abbaye d'Arque-Neuf (aujourd'hui détruite). Pendant certaines chutes de neige, on voit encore un puits d'accès bouché au pied du grand arbre sur la place de la mairie. Les accès ont été bouchés après la dernière guerre car les enfants jouaient dedans, ce qui présentait un risque certain.

Diges a été de 1886 à 1952 associée au chemin de fer, puisque sur son territoire on comptait deux gares : Diges-Pourrain et Sauilly. Ces stations étaient situées sur la ligne Auxerre - Gien.

L’histoire de Diges a aussi été marquée par Marie Noël. Cette poétesse auxerroise y passa ses vacances d’été de 1928 à 1956, ainsi que des petits séjours. Elle aimait Diges, profondément, fidèlement, et sa dernière visite, en 1967, date de quelques mois avant sa mort. Elle est toujours restée très attachée à ce village, auquel elle a offert l’horloge qui se trouve toujours sur le fronton de la mairie[32]. La place nommée en son honneur en 1967, a été renommée en janvier 2007 « place Saint-Germain-d'Auxerre », bien que les cartes routières d'Internet mentionnent toujours son ancien nom.

Pour la petite histoire, le 24 septembre 1954 deux habitants ont affirmé avoir vu un OVNI et son pilote aux environs de Diges (près des Cognats). L'armée et la gendarmerie ont bouclé l'endroit et ont procédé à des recherches poussées (référence les journaux le Quotidien de la Haute-Loire et l'Yonne républicaine). Des spécialistes de l'aéronautique optent pour des essais secrets des premiers hélicoptères.

En 1960, la vie du village a été bouleversée par le tournage des Mauvais Coups de François Leterrier. Beaucoup d'habitants ont joué dans ce film aux côtés de Simone Signoret. Ils en gardent un souvenir ému.

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Tendances politiques et résultats[modifier | modifier le code]

Liste des maires[modifier | modifier le code]

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1989 1995 M. Gaston DELESSE    
2014 2020 Jean-Luc Vandaele    
2008 2014 Élisabeth Travaillée[33]    

Plan local d'urbanisme[modifier | modifier le code]

Un plan local d'urbanisme intercommunal (PLUi) est en vigueur depuis 2014[34]. En 2019 un rapport d'évaluation de son impact est publié pour la communauté de communes Cœur de Puisaye[35].

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[36]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[37].

En 2021, la commune comptait 1 069 habitants[Note 5], en diminution de 6,88 % par rapport à 2015 (Yonne : −2,21 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
1 3221 3061 3801 4211 5581 4951 5881 7001 723
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
1 6611 5991 6011 6511 7041 7781 7201 6401 524
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
1 5291 4471 3681 2491 2981 2611 1541 059959
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2006 2010
8858236998259561 0661 1301 1221 151
2015 2020 2021 - - - - - -
1 1481 0831 069------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[38] puis Insee à partir de 2006[39].)
Histogramme de l'évolution démographique

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

L'église fortifiée vue de l'est.

L'ancienne ocrerie de Sauilly est un des derniers vestiges de l'activité ocrière de l'Auxerrois. Créée dans le deuxième quart du XIXe siècle, elle est restée en activité jusqu'en 1961.

Dans les environs[modifier | modifier le code]

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Environnement[modifier | modifier le code]

La commune inclut une ZNIEFF :

ZNIEFF des forêts et tourbières des Choubis et des Vernes[40]. Cette ZNIEFF de 170 ha s'étend sur les communes de Diges (~11 ha), Parly (~23 ha) et Pourrain, cette dernière en ayant la plus grande surface (les Choubis et les Vernes se trouvent sur son territoire). L'habitat déterminant est ici la forêt ; on y trouve aussi lagunes, landes, fruticées, pelouses, prairies, tourbières, marais, et, curieusement, des eaux stagnantes saumâtres et salées (d'après la fiche INPN de référence).

Un verger conservatoire de châtaigniers et pommiers a été créé en 2012[41].

Pour approfondir[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • [Lebeuf 1743 (1)] Abbé Jean Lebeuf, Mémoires concernant l’histoire ecclésiastique et civile d’Auxerre, vol. 1, Auxerre, Perriquet, , 886 p. (lire en ligne). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • [Lebeuf 1743 (2)] Abbé Jean Lebeuf, Mémoires concernant l’histoire ecclésiastique et civile d’Auxerre, vol. 2, Auxerre, Perriquet, , 923 p. (lire en ligne). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • [Sassier 1980] Yves Sassier, Recherches sur le pouvoir comtal en Auxerrois du Xe au début du XIIIe siècle, .

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

Notes sur la démographie
  1. L'Albien fait partie du Crétacé supérieur[4].
  2. Les records sont établis sur la période du au .
  3. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  4. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  5. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c « Diges », sur google.fr/maps.
    Les distances par route entre deux points donnés sont calculées dans le panneau latéral (voir l'onglet en haut à gauche de l'écran) – cliquer sur "Itinéraires".
  2. a et b « Diges, carte interactive » sur Géoportail. Couches « Cartes IGN classiques », « Limites administratives » et « Hydrographie » activées. Vous pouvez bouger la carte (cliquer et maintenir, bouger), zoomer (molette de souris ou échelle de l'écran), moduler la transparence, désactiver ou supprimer les couches (= cartes) avec leurs échelles d'intensité dans l'onglet de "sélection de couches" en haut à droite, et en ajouter depuis l'onglet "Cartes" en haut à gauche. Les distances et surfaces se mesurent avec les outils dans l'onglet "Accéder aux outils cartographiques" (petite clé à molette) sous l'onglet "sélection de couches".
  3. a b c et d « Diges, carte géologique interactive » sur Géoportail. Couches « Cartes IGN classiques », « Limites administratives » et « Hydrographie » activées.
  4. a b et c BRGM, « Auxerre - Notice explicative de la carte hydrogéologique », sur sigessn.brgm.fr (consulté le ), p. 17.
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